Le plaisir de dessiner, la joie de créer une histoire. C’est ce qu’elle m’avait appris… Je sentais mon cœur battre. Au fond, qu’est-ce que j’espérais ?
On suit Hamaguchi, un gamin de 18 ans habitant Kyoto et travaillant dans une entreprise de confection de cravate (principalement) et qui, à ses heures perdues, va dessiner dans un zoo. À la suite d’un malentendu avec la fille du patron, il quitte l’entreprise familiale pour rejoindre un peu par hasard l’équipe de Tamura, un mangaka célèbre qui habite la capitale nippone. Petit à petit, Hamaguchi fait sa place au sein de l’équipe du mangaka, passant de simple surligneur à dessinateur d’arrière plan.
Alors,
Bon, ben, c’est du Taniguchi quoi… C’est-à-dire, le mangaka le plus europeanisé qu’on connait. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’il est publié chez Casterman. Attention, j’ai pas dit que c’était mauvais, loin de là, juste du Taniguchi, ne faut pas en lire mille.
J’avais acheté ce manga, car cela parlait justement de… manga et du monde qui entoure la production d’une histoire à succès. Bien que depuis il existe des animés complets (comme Bakuman, etc…) celui-là en plus montre la vie japonaise et tout ce qui l’entoure dans le début des années 60. J’ai par exemple été étonné que plusieurs travailleurs dormaient dans la même collocation, voire la même chambre. Qu’ils vivaient ensemble, qu’ils devaient demander l’accord à leur patron pour faire certaines choses, etc. Sans oublier les heures sup jusqu’à plus d’heure (la maison d’édition qui envoi quelqu’un dans l’atelier pour encourager et motiver, non, mais oublie ! ! !). Dans les années 60, les entreprises japonaises étaient vraiment très familiales.
Aussi. Il y a toute l’histoire avec les modèles nues que Hamaguchi doit dessiner à l’université de dessin, et qu’après la séance, lui, le modèle (qui est une amie d’amie) et d’autres sortent en ville pour aller boire un verre. #lagenance. Pour avoir fait du nu (en tant que dessinateur) et pour avoir sympathisé après avec les modèles, et donc montré mes oeuvres schraboutcha à la personne concerné… Oui,i il y a un malaise. Oui je me suis reconnu :-D.
L’autre point très appréciable, surtout pour ceux qui ont déjà visité Kyoto et Tōkyō, est la mise en image de lieux très connus comme la page 24 ou bien la page 20 pour Higashiyama (pour ne parler que de Kyoto). C’est tellement de souvenirs… Pour le fleuve, j’y passais tous les jours. Pour Higashiyama, c’est beau de voir cet endroit sans touriste.
Je me répète et je l’ai déjà dit, mais c’est ce que j’aime le plus dans les mangas, ces tranches de vies pas plus compliquées que les notres. Pas de monstre, pas de revendications sociales, juste un petit bout de vie mis en image. Ça fait tellement de bien.
Non, le seul truc un peu problématique pour moi est que cette œuvre n’a pas de fin en soi. Enfin si, mais rien de grandiose. Il ne devient pas mangaka, il ne devient pas grand assistant. Juste, il tombe par hasard sur la fille du patron de son ancienne entreprise à Kyoto, ils se parlent dans un jardin public, rejoint sa copine random qui est à l’hôpital… et fin. C’est joli, c’est mignon. Mais… Et quoi ?
Pourtant, j’adore lire cette œuvre. Elle est tellement #chillbook.
Plus
Titre | Un zoo en hiver |
Date de sortie | 2005 |
Auteur/dessin | Jirō Taniguchi |
Maison d’édition | Casterman |
Nombre de tomes | 227 planches (en un tome) |
wikipedia | https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_zoo_en_hiver |