Le grand retour de Tetsuya Tsutsui dans une série où se mêlent avec brio ses thèmes de prédilection : Injustice sociale, vengeance et nouvelles technologies.

Prophecy raconte l’histoire d’Erika Yoshino, détective à la cybercriminalité qui enquête sur un gus du nom de Paperboy et dont le passe-temps favori est de faire des prédictions macabres sur YouTube auto-réalisatrice (qui il va tuer, qui il va humilier, etc…). Petit à petit, PaperBoy se construit une fanbase qui le soutient dans ses actes.

Puis, très vite, l’histoire va suivre PaperBoy (à partir du tome 2), un groupe de quatre amis (Hyoro, un gamin gentil sans visa de travail, Metabo, un accro aux jeux et Nobita, un discret qui a une peur maladif des filles ) oubliés de la société japonaise qui se font la promesse de venger la mort de leur 5e ami. De là, après la mort de Hyoro dans un contexte d’abus de travail et d’esclavagisme, les 4 autres décident de vouloir se venger en inventant PaperBoy.

Alors,

On ne va pas se le cacher, il y a un sous-texte plus gros qu’un mamout sur le périph… Comme dans tout ce que fait Tsutsui. Prophecy est avant-tout un manga qui raconte la longue descente au enfer de plusieurs cas sociaux.

Mais faut-il réellement expliquer qui est Tetsuya Tsutsui ? Ce mangaka est spécialisé dans les manga courts forts (seinen principalement) avec des thématiques violentes. J’ai voulu relire Prophecy parce qu’en passant devant, je ne me souvenais plus de l’histoire. Mais les Tsutsui, je les ai quasiment tous, et honnêtement, je ne trouve pas que cela soit son meilleur. Ça reste très bon (surtout comparé à d’autres merdes en papier pseudo subversives), mais de toutes ces histoires, Prophecy est un peu différent à appréhender, du principalement à la complexité de l’histoire qui amenuise un peu le message. J’ai par exemple pas compris pourquoi l’un des 4 amis décide de se rendre et d’appeler la police (même s’il revient sur sa décision), ou bien pourquoi le manga commence par suivre la police avant d’aller sur PaperBoy (même si la fin fait en quelque sorte un peu le lien). Aussi, pourquoi 1 mort (toujours à la fin) ? Pourquoi pas les 4 ? Mais bon…

Bref, quand je vois toute ma collection de ce mangaka, j’ai quand même une préférence pour Manhole, Reset et Duds Hunt qui font partie de ses premières œuvres. (Reset et Duds Hunt sont des histoires en 1 tome, Manhole, en 3). Mais je pense que c’est aussi une question de gout.

Par contre, point très positif, la technologie est globalement réaliste. Mon Dieu, que cela fait du bien quand on lit qu’un ordinateur ne se pirate pas en tapant 1234 admin sur un clavier. Ici, il y a des clés d’encryption, des tokens, des OTP… C’est tellement bon 😀

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