Zelda Totk, c’est beau le capitalisme.

Depuis quelque temps, je joue au dernier Zelda sur Switch (ToTK pour les intimes), et soyons clairs, c’est l’un des meilleurs jeux jamais conçus. Nintendo a réussi une prouesse extraordinaire. Big N n’a pas seulement fait plus grand et plus beau, il a fait mieux. Je ne suis pas le premier à le dire, et je ne serai certainement pas le dernier, MAIS…

Cependant, en parcourant les terres d’Hyrule, pas moyen de ne pas le comparer à Breath of the Wild (le premier Zelda), non pas sur les fonctionnalités ou sur le jeu, mais sur la philosophie. Pour faire simple, il y a quelques éléments qui me dérangent. Cela ne m’empêchera pas de jouer, mais cela me fait hésiter entre Zelda et ToTK pour déterminer lequel est le meilleur. Car voyez-vous, il y a une énorme différence de paradigme entre le premier et sa suite.

Zelda : Breath of the Wild ou Frankenstein revisité.

L’histoire de Breath of the Wild est assez simple. Des peuples vivent en harmonie avec la nature, et parce qu’une menace quelconque revient tous les X temps, ils construisent d’immenses robots. Ces immenses robots changent de camp, tirent sur tout ce qui bouge, et 100 ans plus tard, l’aventure commence pour l’amnésique le plus célèbre du jeu vidéo.

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Cela signifie que dans Breath of the Wild, nous sommes proches de la nature et nous combattons des machines géantes, comme l’indique d’ailleurs le titre : “wild,” qui signifie nature sauvage (au cas où votre anglais est faible…).

C’est d’ailleurs ce qui me plaisait le plus dans Zelda. Juste marcher sur de longues distances. J’ai fini le jeu deux fois et toujours sans quasiment me téléporter. Ne dit-on pas que le chemin est plus important que la destinée dans Hyrule ? Par exemple, si je suis dans le désert de Gerudo et que j’ai besoin de flèches archaïques, je traverse à pied l’ensemble de la carte pour rejoindre le labyrinthe au nord-est. Je pourrais me téléporter, mais non, car simplement marcher dans cette nature m’apporte plus de bonheur que les combats. Vive la nature.

Zelda : Tears of the Kingdom ou l’ingénieur fraichement diplômé.

Alors que dans le dernier ToTK, la nature a disparu au profit de l’ingénierie. On ne découvre plus, on crée. On ne court plus, on colle. On ne s’émerveille plus, on invente.

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Et c’est là mon problème. En parcourant les plaines d’Hyrule, on a l’impression que les Hyliens sont en train de faire leur révolution industrielle, c’est-à-dire de construire de grandes villes, d’inventer de grandes inventions au détriment de la nature.

Prenez par exemple les tours. Outre leur utilité d’un point de vue game design, elles montrent surtout le changement de paradigme. Dans Zelda, les tours étaient le signe d’une civilisation avancée que l’on acceptait sans la comprendre. Elles faisaient partie de la nature. Alors que les tours dans ToTK ne sont qu’un gros canon pneumatique fait de briques et de braques. D’un côté, la nature, de l’autre, on a la bétonisation.

Autre exemple, les ennemis. Dans Zelda, c’étaient d’énormes machines qui ne savaient plus où donner de la tête, des monstres à la Frankenstein sans contrôle, etc. Quel était le but ? Leur faire retrouver leur mysticisme et leur redonner leur rôle dans la nature. Mais qu’en est-il ici dans ToTK ? Dans ToTK, les quatre ennemis sont tout simplement… des animaux, de grosses bêtes. Alors oui, elles sont méchantes, mais c’est quand même tuer des animaux parce qu’un peu de neige recouvre la ville des oiseaux, ou bien parce qu’il y a trop de sable dans le désert.

Et des exemples comme celui-ci, j’en ai plein (les bateaux, l’idiot qui tient les pancartes, etc.).

Il y avait un côté mystique dans Zelda, il y a un côté capitaliste dans ToTK.

By elekis on .

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