20 — Bambou and co.

Cher blog,

Je reviens d’Arashiyama (yama veut dire montagne. C’est l’un des endroits les plus célèbres du Japon. Globalement, on y trouve trois choses : la forêt de bambous (celle qu’on voit toujours en première page de tous les livres de voyage), le pont ancestral avec une large rivière en dessous, et la montagne des singes.

Je suis arrivé à huit heures du matin à la gare la plus proche (Saga-Arashiyama). Eh bien, même à huit heures, il y avait déjà du monde. Pourtant, il pleuvait, il faisait gris et dégouttant (j’aurais pu me croire dans mon pays tellement il pleuvait), mais cela n’a pas arrêté les plus courageux d’entre nous. Je me demande comment cela doit être en milieu de journée, ou quand il fait beau ? Même en rentrant, on aurait dit le mont Saint-Michel peint en vert. Conseil : vas-y tôt, très tôt. Rien ne sera ouvert, mais tu pourras profiter de tout sans devoir t’arrêter tous les deux mètres parce qu’un couple devant toi veut prendre une photo.

Une fois la visite des bambous terminée, je me suis dirigé vers l’ancienne rue préservée (ici). C’était agréable, car il n’y avait personne, seulement des chats et la pluie. En fait, l’endroit m’a paru plus intéressant que les temples aux alentours (car à Kyoto, il n’y a que des temples…).

C’est amusant de s’imaginer que des gens vivaient ici il y a quelques centaines d’années sans savoir qu’un jour, leur lieu de vie serait visité par des touristes du futur. Je devrais faire attention à ne pas laisser de traces visibles dans mon appartement. On ne sait jamais, peut-être que mon quartier deviendra un quartier touristique dans 100 ans… Bon, vu l’état de mon quartier, j’en doute, mais sait-on jamais ? Mais bon, avant d’être détruite par le feu, Notre-Dame de Paris était utilisée comme n’importe quelle église.

Entre les bambous, la vieille rue, les temples charmants, le lac avec les roseaux en fleurs, etc., on y passe facilement une matinée. Ensuite, on arrive à une véritable carte postale.

Quand tu sors de la gare, tu entres directement dans la forêt de bambous sans prévenir (et pour information, ce n’est pas aussi grand qu’on pourrait le penser). Mais au bout du chemin, après quelques montées et descentes, tu arrives à un carrefour. À droite, tu trouveras la vieille rue expliquée plus haut… et à gauche, après un parc qui doit être magnifique quand il fait soleil, mais horrible sous la pluie, il y a la rivière Katsura. Et là… c’est époustouflant.

Je dois dire que c’est l’un des plus beaux endroits que j’ai croisés au Japon. Il y a une large rivière dont le fond est visible, des poissons aussi gros que mon bras, et en face, une montagne d’arbres enveloppée de brume… comme dans les vieux films d’époque. Rien n’a été effacé ici. Les infrastructures sont à peine visibles, les voitures sont inexistantes, même le pont est resté vieux. Il y a de la pierre, du respect, de petites boutiques avec des vendeuses en yukata (c’est un lieu très touristique…) et des hérons qui parlent japonais (je suppose).

Il y a encore une balade à faire pour ceux qui veulent flâner, mais je n’avais pas le temps, les singes m’attendaient.

Sur le mont Machin-Truc, une fois le pont traversé, sur la droite, il y a un petit chemin qui t’emmène tout en haut pour à peine 600 yens. Putain que la montée était douloureuse. Cela m’a rappelé un trek que j’ai fait dans les montagnes de Tokyo où j’étais complètement épuisé à cause de la chaleur, de l’atmosphère lourde. Heureusement ici, il y avait des ventilateurs tous les 200 mètres pour rafraichir les touristes. Heureusement, le chemin n’est pas très long.

Alors non, je n’ai pas payé 600 yens juste pour marcher et souffrir. Il y avait une récompense en haut : des singes en liberté… et c’était génial. Je n’attendais rien du tout, connaissant la relation qu’entretient le Japon avec les animaux (surtout dans les zoos et les aquariums), mais ici, je dois dire qu’il n’y a pas mieux.

Je n’ai pas tout compris, mais d’après ce que j’ai vu, il y a une colonie de 100 singes totalement libres de tout. Ce ne sont pas des singes sauvages au sens où ils se fichent des touristes, mais ils ne sont ni en cage ni dressés. Non, ils sont là parce que les touristes les nourrissent et qu’ils ont faim. Ce sont des singes, quoi !

Non, mais c’est vraiment à faire si tu es de passage ici. Surtout qu’il y a une superbe vue sur Kyoto. Le seul problème, comme d’habitude, ce sont les touristes. Il y en a trop :-D.

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