19 — Première semaine à Kyoto

Cher blog,

La première semaine de cours vient de se terminer, et voici mes observations.

Tout d’abord, en ce samedi, j’ai mal aux pieds. J’ai tellement de pansements que cela pourrait remplacer une chaussette.

Ensuite, j’ai visité l’aquarium de Kyoto. C’était sympa, même si j’ai eu de la peine pour deux ou trois animaux, comme la salamandre d’1 mètre dans un aquarium de 80 cm. Mais bon, on va dire que j’ai déjà vu des situations pires.

pauvre bête…

Le grand aquarium abrite également deux raies (manta ?) de plus d’un mètre d’envergure. Rien de trop inquiétant, et je dirais même qu’elles semblaient bien traitées. Cependant, je me demande pourquoi elles sont là.

Ensuite, avec les gars de la shareHouse, nous sommes allés dans un Izakaya non loin de l’université. Bien sûr, il y avait beaucoup de jeunes. Cela m’a fait me demander à l’un de mes colocataires (qui est professeur d’anglais ici à Kyoto) où tous ces jeunes logeaient, car le quartier où je vis est principalement résidentiel pour les personnes âgées. Kyoto est, à mon avis, une ville jeune, mais passons. Il m’a répondu que les étudiants ici restaient souvent chez leurs parents, des tanguys. C’était amusant, je n’aurais jamais cru cela. Peut-être qu’ils ne peuvent pas se permettre de quitter le domicile familial et de vivre seuls sans se soucier de leur sécurité. En parlant de délinquance, ce matin, j’ai vu quelque chose de bizarre, un vieux délinquant. Un vrai, comme dans les films.

À Kyoto (comme dans tout le Japon), il y a des canaux qui traversent tout le pays. C’est très agréable pour se promener, surtout le matin quand il n’y a personne. Les canaux, d’une dizaine de mètres de large pour les plus petits, sont traversés par de nombreux ponts. C’est là que le crime a eu lieu. En rentrant chez moi, j’ai croisé un petit vieux, habillé tout en blanc, comme le vieux dans “Squid Game” (mais en japonais), portant un sac plastique rempli de déchets, marchant très lentement en direction du pont. Je me suis inquiété pour lui en passant à côté, mais ne comprenant pas très bien le japonais, j’ai continué mon chemin et l’ai dépassé sans dire un mot. C’est à ce moment-là que le crime a eu lieu. Soudainement, derrière moi, j’ai entendu un gros plouf… Je me suis retourné et qu’ai-je vu ? Le vieux avait jeté son sac plastique plein de déchets dans le canal. Les déchets flottaient au gré de l’eau. Et le vieux, comme si de rien n’était, a fait demi-tour. C’est incroyable. On entend souvent parler de l’éducation japonaise, mais il y a toujours des petits vieux délinquants qui jettent des ordures dans les canaux.

Quant à l’école Genki, que penser d’elle ? Eh bien, je suis agréablement surpris. Comparée à d’autres écoles comme la Kai School de Tokyo (que j’ai fréquentée il y a 5 ans), je dirais même qu’elle est bien meilleure à bien des égards. Surtout, le nombre d’élèves par classe est limité à 5 maximum, ce qui fait une énorme différence (Kai School en avait environ 10 par classe). Vraiment, si tu veux apprendre le japonais, cela vaut vraiment le coup.

Sérieusement, Kyoto est ma ville préférée pour l’instant. Je pourrais y vivre sans problème… si j’étais riche (travailler ici est plus compliqué). Autant Osaka me posait problème, autant Kyoto, c’est différent. On dirait une version plus grande de Mejiro (un quartier de Tokyo).

De plus, j’ai l’impression qu’ils se sont améliorés en anglais soudainement. Ils sont devenus plutôt compétents… Bon, “compétents” est peut-être un mot fort. Mais vraiment, j’ai l’impression qu’en 5 ans, le Japon a fait des progrès en anglais.

Il y a 5 ans à Tokyo, il était difficile de trouver quelqu’un qui pouvait dire ne serait-ce que “hello”. C’était étrange compte tenu du nombre de mots empruntés à la langue de Shakespeare (il y a même un alphabet dédié à cela). Mais c’était comme ça, on m’avait prévenu, et d’une certaine manière, c’était plutôt cool de ne pas pouvoir compter sur quelque chose de familier.

Cependant, depuis, il y a eu le covid et les JO. Tout a été anglicisé, même les gens. Je veux dire, OK, si tu vas dans un petit restaurant de quartier, le propriétaire te regarderas avec des yeux écarquillés si tu ne sais pas dire “konichiwa”, mais dans les stations de métro ou de train, on m’a répondu plusieurs fois en anglais (alors que j’essayais de parler japonais… snif).

Bref, j’adore Kyoto.

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