Cher blog,
C’est la troisième fois que je viens au Japon ; toujours en sharehouse, ou appartement partagé dans les deux premiers cas. La raison est généralement toute simple : c’est moins cher et inclus dans le forfait de base. Pourtant, de plus en plus, j’hésite.
Ne te méprends pas. Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu de soucis, que du bonheur. Au pire, la première fois, j’étais tombé sur deux Hongkongaises qui semblaient être des robots qui passaient leurs temps à étudier (je doute encore de l’existence de leurs organes internes). Sérieusement, elles ne sortaient jamais de leurs chambres, sauf pour se nourrir. C’était un appartement typique japonais avec trois chambres de moins de 10 m2, mais j’avais l’impression de l’avoir pour moi tout seul. En revanche, l’emplacement était excellent, non loin de la gare de Mejiro, l’un de mes quartiers favoris de Tokyo. Rien que pour cela, cela en valait la peine.
La seconde fois, c’était toujours à Tokyo, mais dans un quartier moins coté, près d’une grande sortie d’autoroute. Par contre là, c’était l’inverse, le lieu était… disons acceptable, mais j’ai rencontré des gens super sympas. (Bon, il y avait aussi un Allemand étudiant en philosophie qui, comme tous les philosophes, se croyait capable d’expliquer et de justifier tout ce qu’il voulait… Il a même justifié la zoophilie d’un point de vue philosophique… Véridique. Mais après tout, pourquoi pas ? Qui suis-je pour juger ? Je n’ai jamais eu de cours de philo :-D.)
Ça, c’était il y a 4 et 5 ans. Cette année à Kyoto, j’ai enfin eu droit à une véritable sharehouse. Il y a 8 chambres, donc 8 personnes. Je n’ai pas encore rencontré tout le monde, mais parmi eux, il y a un Allemand avec un visa de travail, un Suédois chrétien (ou d’une branche du christianisme) venu faire du bénévolat pour aider son mouvement à se faire connaître, 2 Hongkongaises qui travaillent, un Français en remote working, etc.
Premier point, il n’y a pas que des étudiants de mon école de japonais. C’est un peu bête à dire, mais cela crée une certaine distance entre nous. En revanche, comme beaucoup travaillent, peu font la fête jusqu’à pas d’heure, et ça c’est bien. C’est toujours l’un de mes problèmes avec ce genre d’endroit, tomber sur la bande de potes qui se moque des autres. Surtout que la chambre est de style japonais. Les murs font 2 mm d’épaisseur, les carreaux sont simples et non isolants (j’entends toutes les voitures qui passent dans la rue) et la porte est ouverte en haut et en bas (un ou deux centimètres).
Enfin, c’est un peu loin. Pour aller de la maison à l’école à pied, il faut une heure. C’est un chouette quartier (heureusement bien desservi par les transports en commun), mais le matin, c’est toujours agréable de prendre un peu l’air avant de rejoindre l’école.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, pour une sharehouse, c’est une chouette expérience, juste que… je deviens vieux pour ces bêtises et j’ai les moyens de me payer un hôtel ou un appart. En regardant sur booking, un mois revient à 1500 euros. On est d’accord, ce n’est pas gratuit, trois fois le prix de la sharehouse, mais si cela peut m’éviter de dormir sur une planche en bois dur.
Il y a un âge où l’on recherche son confort.