Je ne suis pas un grand fan de la politique. Comme dirait un certain youtubeur, j’en suis un non-binaire. Par contre, j’aime bien observer comment des gens racistes, sexistes et homophobes essayent de tourner leurs propos afin des compliant avec la loi.
Dans le genre, l’extrême droite, qui porte le nom d’Alter-right (AR) ou de Reacts, sont des champions. Des Zemmours, des Foxnews, des Pascal Pros, bref des gens à la formule toute faite qui manipulent la langue de droit afin de ne pas se faire bouffer par le juge (et des fois, ça rate).
Mais depuis un certain temps, j’ai découvert un autre monde, celui des ultra-progressistes (UP), aussi connus sous le nom de Woke, SJW, Utra-gauche, canceleur,… Ces étranges petites créatures, on en rencontre plein dans le bois de Twitter et tels des petits lutins, ils s’attaquent à toutes critiques idiotes, appelant leurs amis en renfort car pour eux : le nombre fait la raison. (je suis con, mais on est nombreux ça passe). Pour des exemples, ici.
Au début, j’ai été impressionné par ce nouveau mode de penser. Non pas par leur cause qui d’un certain point de vue est défendable, mais par leurs modes d’action puérils et disproportionnés.
Mais au fur et à mesure que je les observais, je me suis rendu compte que je connaissais déjà ce comportement, que je l’avais déjà vu quelque part. Simple, c’était dans le camp adverse. Les Wokes avaient exactement la même façon de penser que les racistes, ou dit autrement les Ultraprogressistes, les Wokes et autres SJW sont la copie conforme des Zemmours, Finkielkraut et autres idiots réacts du PAF. Explication.
L’approche globale vs l’approche atomique
Quand il s’agit d’avoir un raisonnement cohérent, deux façons de penser sortent du lot : l’approche globale et l’approche atomique. Il existe plein de façons cohérentes de raisonner évidemment (en science, en philo, en cuisine), mais si on en extrayait les spécificités de toutes ces approches pour n’en garder que l’essence, nous retomberions toujours sur une de ces deux-là .
L’approche globale
L’approche globale se base sur le principe d’appartenance. On se pose la question suivante. Dans une population donnée, quel est le sous-groupe qui a la même caractéristique (une caractéristique étant un ensemble d’attributs) ? Vous définissez une caractéristique, aussi complexe soit-elle, et vous regardez dans votre population qui la possède. À la fin, votre population est divisée en deux sous-ensembles : le sous-ensemble A contenant tout ceux qui possèdent la caractéristique et le non-A contenant tous les autres.
L’exemple qui me vient directement à l’esprit est l’élection française. L’élection française (du moins le second tour) est une méthode globaliste basique. Dans la population française, le président est élu par les gens qui ont la caractéristique « à voter pour lui ».
Autre exemple (farfelu) : Dans la population des mille-pattes, vous prenez la caractéristique suivante : les mille-pattes qui ont 68 pattes, un corps gris châtain précisément, des cils en forme de moustaches et qui mesurent plus de 10 centimètres.
Idem, vous passez tous les mille-pattes de la terre (disons 1000 milliards) et chaque fois que le mille-pattes a 68 pattes, un corps gris, etc. Vous lui apposez un petit V sur la tête. À la fin vous avez votre groupe. Simple non. Voyons la suite.
L’approche atomique
L’approche atomique est l’opposé de l’approche globale : si la méthode globale regarde pour chaque membre de la population l’appartenance ou non d’une caractéristique, l’approche atomique regarde pour chaque individu de la population quel attribut il possède.
On peut voir une classe d’attributs comme un ensemble de bacs avec une étiquette accolée sur le devant. Un peu comme des bacs de rangements dans les écoles primaires. Puis, on prend chaque membre de la population et on le range là où il faut.
Prenons par exemple la classe (d’attributs) taille des T-shirts (attributs : S,M,L, XL, etc.) pour une population d’individu (les Français). Pour chaque français, on regarde quels attributs il possède (X, S, XL, etc…) et il est rangé dans le bac correspondant.
Chaque membre de la population ne possède qu’une seule taille. Dès lors la population se sous-divise en 5 sous-groupes. Mais on peut en prendre une autre classe d’attribut comme la taille (entre 0 et 10 cm, entre 10 et 20 cm, etc.). Il y aura alors un nouveau rangement.
Évidemment, la difficulté ici est la définition de classe et d’attributs. Sans rentrer dans les détails, il suffit de garder en tête les boites de rangements. Un objet (membre de la population) ne pourra être dans deux boites à la fois d’une même classe. Et à l’inverse, tous les objets doivent être mis dans une et une seule boite à la fin du rangement pour une classe donnée. Par contre pour une population donnée, il existe une infinité de classes composé d’infinité d’attributs possibles.
Et puis il y a la méthode WARP (Woke And Racist people)
Comme vous l’avez peut-être remarqué, je n’ai pas encore parlé des mots préférés des UP et des AR que sont « Minorités » et « Majorité », et il y a une raison à cela, ces deux concepts n’existent ni dans l’approche globale ou l’approche atomique.
Qu’est qu’une majorité et qu’est qu’une minorité ? Derrière ses deux termes, il existe un concept de nombre d’éléments. Dans ma bibliothèque, il y a une majorité de bandes dessinées. Ce qui veut dire que si je prends tout ce qui est dans ma bibliothèque (livre+bande dessinée) le nombre de bds est plus grand que le nombre de livres. Et inversement pour la minorité.
Prenons l’exemple des élections présidentielles françaises (deuxième tour). En 2017, Manu à gagner les élections avec 20 millions de votes pour lui. A-t-il eu la majorité ? Non ! Macron est-il le président des votants du second tour ou des Français ? Des Français, qui eux sont 70 millions. Manu est le président des bébés, des adolescents, des gens qui n’ont pas été votés, des gens qui ont voté contre lui. Tous ces gens ont pour président Manu indépendamment leur choix. Donc 20 millions sur 70, la caractéristique « à voter pour Macron » ne récolte qu’une voix sur 3,5. C’est loin d’être une majorité. (Et évidemment il n’y a pas de notion de minorité -> à faire en exercice :-D).
Idem pour l’approche atomique et minorité. Imaginez que vous avez une population de crayons et de couleurs qui sont soit neufs, soit utilisés et soit à jeter. Quelles sont les boites de rangements (quelles sont les classes d’attributs) : soit la couleur (boite pour les rouges, pour les bleus, pour les verts), soit l’aspect (3 boites : une pour les neufs, une pour les utilisés une pour les usés) soit une combinaison des deux (une boite pour les bleus neufs, une boite pour les bleus utilisés, une boite pour les bleus usés, une boite pour les rouges, etc.) ?
Devant toutes ces boites, laquelle serait minoritaire ? Si on prend le premier classement (couleur uniquement), cela sera peut-être les rouges, mais si on prend le deuxième (usage) : cela sera pourrait-être celle contenant par exemple les nouveaux crayons (avec toute sorte de couleurs). Enfin pour la troisième boite, pareille…Il n’y a donc pas de minorité dans l’absolue car celle-ci dépend du choix du classement. (idem pour majorité évidemment.)
Bref, ces deux systèmes sont incompatibles avec les termes de majorité et de minorité si chères aux Wokes et autres Zemmours. Mais alors comment pensent ces gens ? Et quelle est leur méthode pour qu’ils gueulent à qui veut l’entendre qu’ils sont tantôt en danger, tantôt mis de côté ?
Simples, ils ont créé un système hybride entre l’approche globale et l’approche atomique qui justifie leurs pensées. Une méthode sur mesure qui contient une majorité et des minorités. De la méthode globale ils ont pris le plus gros ensemble, mais comme ce plus gros ensemble n’est pas majoritaire, ils ont appliqué la méthode atomique sur le reste pour obtenir des minorités. Ainsi pour les racistes et les Wokes, pour les UP et les AR il sera toujours question d’une majorité au pouvoir et des minorités séquestrées non pas parce qu’elles existent mais parce qu’ils ont conçu leur approche à partir de ce qu’ils voulaient défendre, qu’importe si cela reflète la réalité ou non.
Alors il y a quand même une petite différence entre les UP et les AR, c’est l’importance et la minimisation des groupes concernées. Les réact défendront toujours cette majorité, les wokes défendront les minorités; mais c’est d’un système totalement biaisé, pourri et narcissique ou Les UP et les AR ne sont jamais que les deux côtés d’une même pièce d’un faussaire.
Petit exemple : L’homme blanc hétéro (HBH)
L’homme blanc hétérosexuel. Ce fameux HBH qui se trimbale de plateau en plateau par les racistes brandissant une supériorité voire une sacrosainte norme sociale, tantôt de tweet en tweet par le team wokette (merci psyho pour cette découverte) afin de montrer un épouvantail à combattre. Mais qu’en est-il réellement ?
Si on en croit les Zemmouriens, l’homme blanc hétéro est majoritaire (pour ne pas dire supérieur) de la société française. Ce qui voudrait dire que le nombre de gens dans la boite HBH devrait être plus grand que l’ensemble de gens qui ne sont pas HBH (et ainsi être majoritaires).
Si on en croit les wokistes, tout ce qui n’est pas HBH serait une minorité. Les femmes, les noirs, les Lesbiennes, etc…
Or la réalité est tout autre, si on applique l’approche globale, l’opposé d’un HBH, c’est tout ce qui n’est pas homme [globalement femme] tout ce qui n’est pas blanc [arabe, noir, asiatique, etc.] et tout ce qui n’est pas hétéro [LGBT….]. Et ça fait un paquet de monde, en fait ! Sachant qu’en France il y a déjà 51 % de femme, il est difficile de dire que l’HBH est supérieur en nombre. En fait le nombre d’HBH doit plutôt avoisiner les 25% (à la grosse louche) qu’une quelconque supériorité numérique.
Concernant l’approche atomique, il existe 7 possibilités de classes (7 groupes de boites avec étiquettes):
- La classe reproductive [Homme, Femme]
- La classe couleur de peau [blanc, noir, jaune, etc.]
- La classe préférence sexuelle [HLGBT…]
- la classe reproductive et couleur de peau [Homme blanc, homme noir, femme blanche, femme noire, etc.]
- la classe reproductive et sexuelle [Homme-Hetero, homme homo, femme hétéro, femme homo, etc.]
- La classe couleur de peau et sexuelle [noir-Hetero, noir homo, jaune hétéro, jaune homo, etc.]
- et enfin, la classe reproductive, couleur de peau et pref sexuel (HBH, HBL, HNH, HBL, etc. il y en a un paquet)
(Note pour les chieurs : Oui je sais il existe aussi l’ensemble vide. On s’en fout !)
Or quelques soit la classe utilisée et quelques soit la méthode de calcul ou la justification de la classe utilisée (pourquoi 1re et pas la deuxième, pourquoi la 6e et pas la 5e, etc.) comment y voir des minorités ou des majorités. Même la 6e classe. Croire qu’il y aurait plus de HBH que de HBL ou de FBH y serait débile.
Et donc que font nos petits racistes et wokes en herbes, ils divisent pour régner. Ils considèrent qu’il y a une majorité (HBH) et des minorités (des noirs, des lesbiennes, etc.). Ainsi les premiers pourront prétendre que la majorité est en danger et les seconds diront que les minorités sont victimes. Mais dans le fond, ce sont les mêmes.
En conclusion. Si vous avez le temps, regardez des débats et des discours des Wokes autres des racistes avec cette approche. Vous verrez que non seulement ils disent la même chose et ont les mêmes réflexions, mais qu’en plus ils s’alimentent les uns les autres. Car les deux groupes sont sortis du même moule, celui de la bêtise humaine, de l’intolérance et de la petitesse d’esprit.
By elekis on .
Exported from Medium on January 6, 2024.