Depuis quelque temps, c’est fou le nombre de youtubeur, twitcheurs, et autres travailleurs de l’économie virtuelle qui se plaignent des algorithmes. Et ce n’est pas qu’un ressenti. Les plateformes elles-mêmes le cachent à peine. YouTube par exemple a clairement pris le chemin du “fit and fun” , concept idiot qui met en avant des vidéos faites de vide, mais montés dynamiquement afin de pallier le manque de recherche créative.
donc oui, il y a une censure sur YouTube, ou plutôt YouTube est la censure ultime. Mais là où j’ai été longtemps étonné, c’était pourquoi la loi ne les protégeait pas ? Pourquoi aucune loi n’empêche ce genre d’entreprise de transformer notre belle Europe en Afghanistan précaire ? J’ai mis du temps, mais j’ai fini par comprendre.
Les libertés
Ah ces joyeuses libertés qui nous garantissent un minimum de démocratie… Oui mais voilà, ces libertés ne sont pas acquises, tout comme un système démocratique. Pour avoir des libertés, il faut les protéger, par le droit, par la loi et les lois sont votées par des hommes dont la plupart son mort aujourd’hui.
Car quand il a fallu protéger la liberté d’expression, la liberté de la presse, etc. Ce n’était pas contre les Gafams, ou des algorithmes. C’était contre les extrémistes et c’est une énorme différence.
La dictature, c’est tais-toi, la démocratie c’est cause toujours.
Cette phrase à elle seule résume tout le problème. Il y a deux façons de s’assurer qu’une information n’atteigne pas son public : la censurer ou la noyer. Si vous voulez que quelqu’un pense comme vous voulez ; vous pouvez très bien le frapper jusqu’à ce qu’il se soumette ou bien l’ignorer quand il parle jusqu’à ce qu’ils disent ce que vous voulez entendre. Il y prendra gout et après quelques séances, il sera de lui-même la personne la plus docile.
Or toutes les lois qui protègent notre mode de vie ont été créées dans le but de nous protéger d’un système dictatorial qui censure par l’impossibilité de publier une information. Par à cause d’algorithmes qui vont choisir parmi une infinité d’objets lesquelles il faut mettre en avant et lesquels ne seront jamais visible.
La mort des libertés par le lissage de la créativité.
Toutes ces libertés ne doivent pas être défendues parce qu’elles sont indispensables à un système. Non, elles doivent être défendues car ce sont elle qui garantissent une pluridisciplinarité dans notre monde. Sans elles nous aurions tous la même coupe de cheveux (Nord-coréa, si tu nous lis). Donc pour mesurer si un système permet aux gens de pleinement jouir de leurs libertés, il suffit de voir s’il y a de la diversité… et Spoiler alert, il n’y en a pas, ou plus.
Sur YouTube, quand est-ce la dernière fois que j’ai découvert un nouveau venu, avec de nouvelles idées, une nouvelle approche ? Dans le style JDG, il fait partie des derniers (un gaulois qui résiste). La page tendance de YouTube n’est faite que de musique entendue mille et une fois.
Si on pouvait mesurer la créativité des vidéos sur YouTube, depuis le rachat d’YT par google, on ne remarquerait qu’une seule chose, son rabotage et sa codification, non pas dans la façon de tourner (facecam) mais carrément dans les idées que les vidéos proposent.
Google ne veut plus que YouTube devienne du contenu de créateur, mais du contenu d’entreprise et c’est peut-être pour cela qu’aujourd’hui je me fais autant chier sur YouTube que devant la télé.