Dans les années 90, s’il y a une série américaine qui a marqué les esprits, c’est Friends. Cette bande d‘amis assez débridés sexuellement et qui vivaient dans deux appartements de 100 mètres carrés à NY sans rien faire de la journée.
Il se trouve que pour beaucoup de gens de ma génération, cette série était un modèle, un cadre de vie qui si on s’en éloignait, faisait de nous des parias. Pour toute une génération, une vie accomplie était :
- Un boulot sans stress, tranquille où on avait la possibilité de rien faire tel un Chandler assis en face de sa montre lançant des boulettes de papier dans la corbeille.
- Des amis en veux-tu en voilà, et surtout un groupe d’amis que tu vois TOUS LES JOURS après le boulot dans un lounge (troisième lieu) pour boire un café et se raconter la journée débile qui vient de se passer.
- Une aventure de sexe au moins une fois par semaine avec n’importe qui, tant que le nombre fait la raison. Tes amis, ta bonne, ta mère, tout doit y passer tant que le cota est respecté. Et le tout dans la bonne humeur évidemment (hahahahaha).
- Et enfin et non des moindres : Vivre à la ville et en coloc dans un appart hors de prix.
Ces quatre règles, aussi simple soit-elle, ont façonné la conscience de beaucoup de gamins des années 90 pensant qu’il s’agissait du but ultime de l’âge adulte.
Pourtant, il se trouve que sur les quatre règles, les 4 sont débiles et il m’a fallu une sacrée crise pour m’en rendre compte. Le pire étant la deuxième, cette sociabilité obligatoire qui fait de vous un paria si vous la rejetez, car aimer être seul serait le démon.
Déjà, les amis se comptent sur les doigts de la main. Donc si votre groupe est composé de 6 personnes, c’est que vous êtes de trop.
Deuxièmement, vous n’obtiendrez jamais l’appartement de vos rêves, mais l’appartement que votre portefeuille peut s’offrir.
Enfin, coucher avec vos amis, votre famille et la bonne n’est pas une preuve de sociabilité mais signe d’un profond problème avec vous même.
Bref, j’ai souffert du syndrome Friends, mais je suis guéri.