#27 Mois du manga. Aujourd’hui : Abara de Tsutomu Nihei

Dans les gros trucs visceux, personne ne vous entendra crier.

Dans un monde post-apo-organique (pas trouvé d’autres termes), Denji, un homme simple, se transforme en énorme monstre détruisant tout ce qu’il y a autour de lui. Heureusement, il est arrêté par un autre type qui se transforme en monstre fait de squelettes.

De là commence une enquête pour savoir comment ces gros monstres sont apparus et pourquoi apparaissent des gentils monstres pour les combattre. Il y a aussi des mausolées qui sont en fait des machines à voyager entre les dimensions, mais bon ! J’ai mis du temps à comprendre.

Alors,

J’avais hésité à lire et chroniquer Blame, que je l’ai en double exemplaire (petit et grand format), mais comme je l’avais relu il n’y a pas si longtemps que cela et que j’avais toujours voulu lire un autre Nihei, c’est chose faite avec ce oneshot.

Pour ceux qui ne connaissent pas (sérieux ?), un Nihei (Blame, Biomega, etc…), cela se compose de plusieurs choses : l’histoire, le monde, le dessin, etc…

Concernant l’histoire, bien que tout ne soit pas clair (comme dans Blame), les gros enjeux sont compréhensibles (contrairement à Blue Destiny, par exemple). On sait très bien qui sont les gros monstres, qui se battent, etc… Bref, tout est clair.

Par contre, les japexplanations le sont un peu moins. Mais on a une excuse pour ne rien comprendre. Tsutomu non plus ne comprend rien à ses propres explications et ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui à la fin du livre. Il faut lire le texte de la préface où il raconte qu’il ne se souvient pas de grand chose. C’est littéralement écrit qu’il ne sait plus ce qu’il voulait dire par « l’espace différentiel s’est refermé ». Mais comme on dit : « Toute la force de l’art n’est-il pas de faire passer des incompréhensibles de façon claire ? »

Je conseille vraiment de lire ce tome 2 fois. Une fois à nu et une fois après avoir lu le wiki anglais où je suppute qu’ils ont même mis plus que ce que le manga donne.

Concernant le monde, c’est pour moi le point le plus faible. Non pas que c’est mauvais, très loin de là. Juste que le monde créé est beaucoup plus organique que dans Blame. Ce qui donne un côté plus cafoui. Moins grandiose. À croire qu’il a tout fait au bic et à la main levée, car il a perdu son équerre. Ce n’est pas mauvais, juste différent. J’ai moins ressenti la grandeur du monde et plus un côté sale. Alors que c’était le contraire dans Blame.

Enfin, concernant le dessin, il n’y a rien à dire. Il y a des pages encadrées. Vite même carrément des doubles pages où tout est superbe, tout est magnifique. Même l’édition est superbe. Je dois dire que Glénat a eu la bonne idée de faire ces grandes éditions chicos pour les mangas les plus populaires (Gunnm, Akira, etc…).

Seul dommage, il n’y a pas beaucoup de carnets, de notes, de sketchs de l’auteur à la fin. C’est le manga, une page de commentaire, un comparatif storyboard vs dessin final et c’est tout. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir.

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