Mise en page pour KDP (Amazon) avec LibreOffice.

Il y a de cela quelque temps, j’ai sorti un livre intitulé We Are Vegan. C’est un thriller épais de 300 pages dont j’ai voulu récemment refaire la couverture et la mise en page. Et comme j’en ai bavé, je mets ici un tuto des familles (plus des notes en fait) pour toutes les personnes qui voudraient mettre en pages leurs livres afin de le vendre sur Amazon en format papier (ou ebook aussi, cela marche).

Premièrement, avoir un roman.

Oui parce que si vous n’avez rien entre les mains, cela ne sert à rien de suivre ses notes, ça semble logique. À moins que vous vouliez apprendre deux ou trois trucs de mise en page, mais bon, c’est votre problème.

Il existe plein de logiciels pour écrire un roman (notepad, scrivener, words, libreoffice, etc…), mais in fine, vous devez avoir un document, si possible odt, sinon docxs avec des pages et des pages de textes.

Télécharger LibreOffice 7.6 (à minima)

LibreOffice, pour ceux qui ne le savent pas, est un logiciel de traitement de texte style Word de Microsoft, mais open source… et c’est un peu là son unique qualité. Le logiciel court tellement après Word que le jour où LibreOffice dépassera Word, ils freineront afin de redevenir seconds (la liste des horreurs dans ce logiciel, d’un point de vue design, est démentielle, mais bon, au moins il est gratuit et complet).

Pourquoi pas Word, vous allez me dire ? Pour plusieurs raisons, mais principalement parce que :

  • C’est payant. J’ai déjà un logiciel pour écrire (et que j’ai payé), cela s’appelle Scrivener. Ici, c’est juste la mise en page et aller payer un SMIC simplement pour une semaine d’utilisation, faut pas déconner. J’achète plein de logiciels open source, mais parce que je les utilise non stop.
  • Aujourd’hui, c’est dans le cloud. Le cloud est à la mode, le cloud est partout, tout le monde veut du cloud…sauf moi. Le cloud, c’est juste le pc de quelqu’un d’autre. Et si CE quelqu’un d’autre décide que vous n’avez plus accès à vos documents, les larmes vont sortir.
  • C’est Microsoft. Alors oui, c’est la phrase d’un vieux boumeur qui a connu la guerre Linux vs Microsoft durant ses études en informatiques (le bon vieux temps), mais ça n’a pas beaucoup changé en fait. À la maison, j’ai 3 pcs, un sous Windows, un sous Linux et un sous mac. Le pire étant Windows qui, à chaque démarrage, me demande/force si je veux passer à Windows 11. Rien que pour ça, j’ai pas envie des produits Microsoft. Je me les coltine déjà aux travails, c’est pas pour les utiliser dans mes projets perso.

Mais donc bref, il faut télécharger LibreOffice7.6 ou plus grand (les versions plus petites ont quelques bugs gênants.) Une fois downloadé et installé, on peut commencer.

Le début

Si vous êtes comme moi, une fois votre manuscrit fini, il devrait ressembler à quelque chose comme cela.

le brut

Avant chaque chapitre , CTRL+ENTER (afin qu’il y ait un page break — la ligne en pointillé bleue entre les pages. SURTOUT PAS PLEIN DE ENTER…)

  • Il y a titre.
  • C’est du A4.
  • etc.

En gros, un texte brut impossible à imprimer tel quelle.

CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE.

Tout à la main. Prenons un exemple. Vous voulez que les chapitres commencent tous sur la page de droite. Ce que vous allez faire (et ce que j’ai fait pendant longtemps), c’est de regarder tous les chapitres qui commencent à gauche et vous allez manuellement rajouter un CTRL+ENTER afin que cela paraisse à gauche.

le vinaigre

Tout le monde le fait, moi le premier, mais c’est pire que tout, car supposé que vous changer la taille des pages ou la font de votre écrit ou simplement rajouter du texte et…c’est fini.

Non, ce qu’il faut dans un traitement de texte, c’est penser structure.

L’horreur…ne jamais faire cela.

Pensez structure…

Dans un long document, le but du jeu est de donner une structure solide au document, dire à LibreOffice (ou Word, cela marche aussi) que certaines choses ne peuvent être transgressé. Ainsi lorsqu’il y a un changement dans le texte, la structure restera en place et le texte sera forcé d’y rentrer. Un peu comme un labyrinthe et des souris. Le labyrinthe (les murs) c’est la structure et les souris, ce sont les mots, le texte.

La meilleure raison à cela, c’est les changements que vous allez faire alors qu’ils seront espacés dans le temps. Les épreuves vont vous faire retravailler votre manuscrit à un point que la structure pourrait changer et vous ne voulez pas revoir tout le document à chaque fois que vous rajoutez une virgule.

Les styles.

Dans Libre (comme dans Word), la structure se fait par les styles (et c’est même plus poussée dans libre). Il y en a plusieurs, les styles de pages, de paragraphes, etc., et ils vont tous servir à un moment ou un autre.

Les paragraphes styles

Alors là, on rentre dans le nœud du problème de LibreOffice. Ce truc est une horreur. C’est ouf. Vu que tout le monde dit que c’est par cela qu’il faut passer pour mettre en forme, pourquoi ce truc est une aberration point de vue UX.

Je vais commencer par tout ce qu’on ne peut pas faire parce que … 42.

  • Impossibilité de sélectionner les textes par styles. C.-à-d., faire bouton droit sur un style et…select all texte.
  • Impossibilité de créer un style à partir d’une sélection…facilement. Y a pas, il faut passer par la croix verte qui se trouve dans le panneau des styles.
  • il faut un temps dingue pour que l’interface graphique rafraichisse. Si vous passez d’un texte à l’autre, le style ne se mettra a jour qu’une seconde plus tard… une horreur.
  • On ne sait jamais où il faut changer un attribut. Il y a western, asian, dans le format… Et le pire est que quand vous les changez, il ne se passe rien dans la plupart des cas.
  • La liste des styles est inutilement compliquée. On ne sait jamais quels sont les défauts (ceux qu’on ne sait pas changer) et ceux qu’on peut changer.
  • La moitié des boutons ne fonctionne tout simplement pas.
  • Plein d’autres.
L’horreur à un nom… les lists box en haut sont complètement pétées et ne marchent pas.

Une fois cela dit, il faut y passer quand même.

Si, comme la majorité des livres, vous avez une structure simple, on va pouvoir simplifier beaucoup.

La majorité des livres à la structure suivante

  • LE TITRE
  • DES PARTIES (ou pas)
  • DES CHAPITRES
  • DES PARAGRAPHES composés de texte.

Ce qui correspond aux Titre, heading, etc.

Il va donc falloir sélectionner le texte (par exemple le titre) et dire que c’est un TITRE (cliquez sur styles et non sur la box avec title, elle ne fonctionne pas).

Cette box ne fonctionne pas. Il faut cliquer sur le petit bouton Styles…

Le résultat donne ceci

Mais surtout, dans le navigateur, les infos apparaissent. Si certains trucs n’apparaissent pas (comme le titre), bouton droit sur le texte → paragraphe → edit style → outline & list → outline level ne doit pas être à None.

Avant tout chose, il faut que le navigator ait la bonne structure. Le outline level, dit ou cela en est.

Si vous avez trop de paragraph styles.

Si comme moi, vous avez importé votre document d’un autre logiciel, vous aurez un nombre incalculable de styles. Malheureusement, LibreOffice ne permet pas de merger les styles. Je conseille donc simplement de passer dans le document et d’en supprimer le plus possible (il y a un filtre en dessous qui permet de voir uniquement les styles utilisés).

Comment changer un Paragraph style, updater un style.

C’est con, mais c’est un des trucs les plus compliqués à faire. Soit LibreOffice est buggé, soit cela a été mal pensé…je pense que c’est les deux.

Pour modifier un style, il ne faut pas utiliser la box au-dessus bien visible…c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est visible, pour bien montrer qu’elle n’est pas à utiliser. Puis de toute façon, c’est buggé, j’ai jamais réussi à changer la font à partir de là.

Cette box ne sert strictement à rien…

Non, pour changer le style, il faut utiliser une boite de dialogue austère qu’on trouve dans le fin qui font d’un menu. Mettez le curseur sur le texte, bouton droit, paragraph, edit style. Toutes les options de la box sont dans le tab “font” et “font effect”. Attention, cela édite le style et donc tous les textes qui ont ce style seront impactés.

Si vraiment vous voulez utiliser les boutons alors vous devez updater le style avec la sélection. Sélectionnez le texte et cliquez sur updatez la sélection.

Le seul moyen d’updater un style.

Voilà, avec cela, vous devriez avoir un document bien construit (mais pas encore fini). Les textes devraient être comme vous le voulez, etc. Maintenant, passons à la mise en page. Et là, c’est encore une autre histoire.

La Mise en Page des pages

La mise en page des pages est …comme son nom l’indique…la mise en page des pages (sans déc. !!). Si avant on a vu la mise en page des paragraphes, il reste encore des problèmes. Par exemple, LibreOffice ne sait toujours pas où doit aller le titre (sur une page simple), que les chapitres doivent commencer à droite dans le livre, etc. C’est là qu’intervient la mise en page des pages grâce aux pages styles.

Premièrement, passer en mode book view, cela va être tellement plus simple.

Cette vue simplifie tellement la vie…

Secondement, dans le styles manager (F5), allez dans les pages styles (le 4e bouton) et choisissez dans le menu déroulant “all styles” , cela vous montrera tous les styles existants.

Et c’est là que la magie opère pour ce qu’on veut faire (bon ! magie à la Merlin dans Kamelott, mais on est d’accord).

D’abord, c’est bon à savoir, mais ne jamais utiliser les default. Je ne comprends même pas pourquoi ce truc existe. On ne devrait même pas avoir accès au default template.

Les pages styles ne se font pas par page, mais par bloc de pages jusqu’à ce qu’il y a un CTRL+ENTER. (ligne bleue pointillée entre les pages)

Il y a principalement 3 options à connaitre pour ce qu’on veut faire (merci la commu LibreOffice pour m’avoir expliqué cela.):

  • Le next style qui dit quelle page suit le style de la page en court. (Et ainsi vous pourrez faire des gauches droites…)
  • Le page layout qui dit exactement ce qu’il fait (simplement gauche, droite, miroir, etc.)
  • Dans un paragraph style-> Text flow (bouton droit sur du texte, paragraph, edit), dans le textflow tab, il y a breaks insert with page styles.
Dans le paragraph style.
Dans le tab Page du page style
Première chose à a faire, changer le page style par defaut. sélectionnez le titre et double click on “left page style”, automatiquement, tout le document se met en page de droite et page de gauche.

Ces 3 options permettent de dire à un texte, un paragraphe, un titre, comment se comporter avec la page dans laquelle il est.

Par exemple, si vous voulez que les PARTIES soient toujours sur la page de droite (alors qu’il est sur la page de gauche), il suffit de mettre toutes les pages en left et right (pages styles) de faire un ctrl+enter avant le titre, de faire bouton droit sur le texte, d’aller dans paragraph style et activer le break ainsi (et c’est le plus important) with page style: right page.

Et la bingo, tous les PARTS seront toujours sur la page de droite. Et il suffit de faire pareil avec les chapitres, etc.etc.

Voilà, maintenant, vous pouvez mettre en page tout votre livre (à condition que cela soit un roman).

À quoi cela sert ?

La meilleure question de la journée, car globalement, c’est beaucoup de complication pour rien. Et c’est vrai. Mais tout cela amène quand même des facilités.

Par exemple, il faut 2 semaines à Amazon pour imprimer des épreuves. CAD que toutes les deux semaines je replonge dans le livre (et je ne fais rien entre évidemment), ça en fait du temps pour oublier.

Bien que je relis tout le livre à chaque fois,que je le reparcours, il m’est déjà arrivé d’avoir une épreuve ou les chapitres étaient décalés simplement parce qu’un mot n’était pas mis au bon endroit, que j’avais rajouté un mot un peu plus long, supprimé une phrase. Alors qu’avec une structure forte, j’ai moins ce problème.

Autre exemple, dans l’exemple que j’ai donné, je n’ai jamais changé ni la taille des feuilles ni l’interligne, etc. Si je dois le faire, j’ai maintenant plus confiance dans le résultat.

J’ai par exemple essayé de mettre “we are vegan” en 11×18 (comme je l’ai fait pour “Arold”). Une fois toute la structure, j’ai juste changé la page, les marges, etc. Et c’était parfait. J’aurais même voulu le laisser en petit format si Amazon n’imprimait pas sur du 90g et que donc le livre à l’impression coutait plus cher qu’un salaire moyen.

Alors LibreOffice ?

C’est une horreur, y a pas d’autre mot. Je pense que c’est pour cela que je n’écris pas avec ce logiciel. Malheureusement, il n’y a pas d’autres alternatives simples. Car des logiciels de mise en page compliqués j’en connais (Scribus, etc.) Au moins, celui-ci, a le mérite 1) d’être en terrain un peu connu (ça ressemble beaucoup à Word), 2) d’exporter sans erreur. (Onlyoffice, un autre logiciel que j’aime beaucoup, est incomplet et buggé (le PDF ne passe pas le check d’Amazon), et le reste est tout simplement inexistant.)

Mais ce logiciel et particulièrement son UX est une horreur.

Par exemple, ils sont passés aux rubans (comme Word). Problème, tous les outils ne sont pas là. Si vous cliquez sur le bouton “View”, il manquera plein de choses… comme “afficher le navigator”… c’est complètement con. Et surtout, c’est tout le temps comme cela.

Autre exemple, il y a des styles qu’on ne sait pas renommés. Pourquoi ? Quel est le problème ?

Mais bref, je n’utilise LibreOffice que pour la mise en page et si un jour je trouve mieux (ou je deviens riche pour payer quelqu’un pour le faire), je ne me priverai pas.

Disons que ce logiciel dépanne.

By elekis on .

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